♦️ Lettre De George Sand À Son Fils
MauriceSand. (1823-1889) fils de George Sand. Il était le premier enfant de George Sand et celui qui lui fut le plus attaché. Il vécut toujours auprès d'elle. La nature l'avait doté de plusieurs talents, pour le dessin et la peinture (il fut élève de Delacroix), pour la littérature mais aussi pour la science (géologie et biologie).
2004a été l’année George Sand, celle du Bicentenaire de sa naissance, et a donné une abondante moisson de publications et de rééditions de ses œuvres. Parmi celles-ci, il faut noter la publication de ces Lettres retrouvées. Georges Lubin avait passé une partie de sa longue vie à publier la correspondance de George Sand : 24 volumes auxquels s’ajoutèrent, en 1991 et
Unecroyante spiritualiste : George SAND. La quête d’une spiritualité personnelle commence chez George Sand dès son enfance avec le culte qu’elle vouait à Corambé [1], sorte de divinité qu’elle invoquait dans un endroit secret du parc de Nohant.Après l’intermède de sa vocation religieuse avortée au couvent des Augustines anglaises, George Sand est à la recherche d’un idéal
GeorgeSand. Aurore Dupin, au nom bien roturier, descend de l'une des plus grandes familles d'Europe, les Königsmark – une famille où, par tradition, toutes les filles s'appelaient Aurore. Aurora von Königsmark épouse, à la fin du xviie
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Lettrede Gustave Flaubert à George Sand, 7 octobre 1871, Croisset, dans Gustave Flaubert - George Sand : Correspondance, éditions Flammarion, texte édité par Alphonse Jacobs. Extrait de George Sand ou l’art d’être grand-mère, Fiction France Culture, 23 décembre 1991.
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LaSemaine religieuse de Paris vient de publier une lettre inédite de George Sand adressée en 1845 à Mgr Affre. Bien que baptisée, elle ne se contenta pas, on le sait, de vivre en marge de
Ladernière lettre écrite par George Sand à Chopin, lettre publiée par Mme Aurore Sand, dans la revue Hommes et Mondes de mars 1949, ne porte que cette sommaire indication de date : mardi.
nS57j1I. J’ai écrit à tous mes amis de ne pas venir avant quatre heures, parce que je travaille la nuit, je me lève tard et je n’aime pas trop à être entourée de monde quand je passe ma chemise », prévient George Sand Correspondance, 1837. À Nohant, elle avait à une époque pris l’habitude de s’installer dans l’ancien boudoir de sa grand-mère, au rez-de-chaussée parce qu’il n’y avait qu’une porte et que ce n’était un passage pour personne, sous aucun prétexte que ce fut, justifie-t-elle dans Histoire de ma vie. Mes deux enfants Maurice, 1823-1860 et Solange, 1828-1899, NDLR occupaient la grande chambre attenante. Je les entendais respirer et je pouvais veiller sans troubler leur sommeil […] Je faisais mon bureau d’une armoire qui s’ouvrait en manière de secrétaire. » L’endroit était petit, exigu, mais elle pouvait y noircir le papier à son aise. J’ai écrit à tous mes amis de ne pas venir avant quatre heures, parce que je travaille la nuit, je me lève tard et je n’aime pas trop à être entourée de monde quand je passe ma chemise » George Sand En dépit – ou à cause – de ses habitudes de travail nocturne, George Sand était une hôtesse accomodante, aimant à recevoir dans cette maison hérité de sa grand-mère et dont son divorce, en 1836, lui a enfin laissé la pleine propriété. Pourtant, le Berry semble bien loin, vu de Paris. Voyons, un peu de courage, écrit-elle à son ami Gustave Flaubert Correspondance, 1867. On part de Paris à 9 heures et quart du matin, on arrive à 4 à Châteauroux, on trouve ma voiture et on est ici à 6 pour dîner. Ce n’est pas le diable, on vit entre soi comme de bons ours?; on ne s’habille pas, on ne se gêne pas et on s’aime bien. Dis oui. » Comme lui, de nombreux artistes seront reçus à Nohant au fil des années, d’Eugène Delacroix à Honoré de Balzac, de Théophile Gauthier à Ivan Tourgueniev, en passant par Franz Liszt et Marie d’Agoult, qui présenteront Frédéric Chopin à George Sand. Les journées s’organisent simplement. Le matin, pendant que la maîtresse de maison dort, chacun vaque à ses occupations. On se retrouve en fin de journée pour le dîner et les divertissements. Recevez par mail notre newsletter loisirs et retrouvez les idées de sorties et d'activités dans votre région. Auguste Charpentier a séjourné à Nohant en 1838 et y a réalisé ce portrait de George Sand, dont l'original se trouve à Paris. On mène ici l’existence la plus heureuse et la plus libre possible », commente en 1838 le jeune peintre Auguste Charpentier. Lors de ce séjour à Nohant, il réalise le très beau portrait dont une copie trône aujourd’hui dans le salon de la maison. De George Sand, il écrit à sa tante, avec enthousiasme, que c’est la plus admirable tête que l’on puisse voir, et je ne suis pas encore revenu de ma première impression. Je commence son portrait demain seulement, j’ai voulu avant passer une journée pour étudier son admirable personne. » L’original du tableau se trouve au musée de la Vie Romantique, à Paris. La maison Pleyel envoyait un piano chaque été pour Chopin Venu en 1842 se reposer à Nohant, le peintre Eugène Delacroix 1798-1863, lui, est saisi par l’inspiration lors d’une promenade, en voyant une vieille fermière et sa petite-fille. J’ai pu les regarder tout à mon aise derrière un buisson où elles ne me voyaient pas, raconte-t-il. La vieille avait une main posée sur l’épaule de l’enfant, qui prenait attentivement une leçon de lecture. » Il offre le tableau, intitulé L’Éducation de la Vierge, à George Sand. On peut aujourd’hui le voir au musée Eugène-Delacroix, à Paris. Une copie, réalisée par Maurice Sand, fut accrochée dans l’église Sainte-Anne de Nohant. L'Education de la Vierge, d'Eugène Delacroix. C’est aussi à Eugène Delacroix que l’on doit le double portrait de Sand écoutant Chopin au piano, réalisé au début de leur liaison, en 1838. Entre 1839 et 1846, le compositeur passera sept étés à Nohant. À chacun de ses séjours, la maison Pleyel fait livrer un piano, et le récupère la saison finie. C’est là, derrière les portes capitonnées de sa grande chambre, à l’étage, que vont naître de nombreuse œuvres et chefs-d’œuvre. Tous les ans, aux mois de juin et juillet, le Nohant festival Chopin rappelle le souvenir de ces étés dédiés à la musique, en donnant à entendre des pianistes connus et de jeunes talents. Venu au départ pour réaliser les bustes de George Sand et de sa fille, en 1847, le sculpteur Auguste Clésinger tombe amoureux de Solange et l’épouse, au grand dam de sa mère. Lorsqu’une grosse dispute éclate entre le couple et sa compagne, quelques mois plus tard, Frédéric Chopin prend le parti de Solange. Après avoir coupé les ponts avec sa fille, George Sand rompt avec lui. Elle retrouve l’amour fin 1849, lorsque son fils, Maurice, lui présente un ami graveur et auteur dramatique, Alexandre Manceau. Il a trente-deux ans, elle, quarante-cinq. Il sera son dernier amour et ils resteront ensemble jusqu’à la mort de Manceau, en 1865. Quelque temps avant leur rencontre, on avait commencé à faire du théâtre dans le salon de Nohant. Rapidement, ce loisir a pris de la place et George Sand a voulu le doter d’un lieu adapté. Restauration du théâtre du domaine de George Sand, maison de George Sand à Nohant-Vic dans l'Indre, décors de serre, patrimoine, le 04-02-22 à Nohant Vic, photos Pierrick Delobelle Un vrai théâtre au rez-de-chaussée de la maison C’est ainsi qu’est né le théâtre aménagé au rez-de-chaussée de la maison. Comme Maurice, Auguste Manceau s’est beaucoup investi dans cette activité, montant sur scène, aidant à la confection des décors… Entre 1846 et 1861, 150 pièces ont été jouées dans le théâtre, qui pouvait accueillir une soixantaine de spectateurs. Il vient d’être restauré et habillé d’un décor de serre, celui-là même utilisé lors de la dernière représentation théâtrale donnée à Nohant, en 1863 Datura Fabiosa, une pièce inspirée à George Sand par un conte d’Hoffmann. Pratique. La domaine de George Sand est ouvert tous les jours de 9h30 à 13 heures et de 14 heures à 18h30. Parcours littéraire à la découverte du jardin au travers de textes de George Sand sur le thème des arbres. À partir de ces textes, tous les mercredis, jeu de piste en famille livret à demander à la boutique. Visite commentée uniquement de la maison à 10h15, 11h15, 14h30, 15h30, 16h30, 17h30. Tarif 8 euros; gratuit pour les moins de 18 ans. Renseignements au ; Quelques repères historiques Biographie Famille. Elle est née Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, le 1er juillet 1804, à Paris, de Maurice Dupin de Francueil et de Sophie-Victoire Delaborde. Après la mort de son père, le 18 septembre 1808, elle passe son enfance à Nohant auprès de sa grand-mère, Marie-Aurore Dupin de Francueil, petite-fille du maréchal de Saxe, décédée le 26 décembre 1821. ESTIVITES le Cher littéraire, reportage à la maison de George Sand à Nohant-Vic, écrivaine, romancière, dramaturge, Aurore Dupin, famille Sand, le 08-07-19 au château de Nohant, photos Pierrick Delobelle Elle conservera toute sa vie un fort attachement à la demeure familiale, à la nature, au Berry, cadre de plusieurs de ses romans, et à ses habitants. Mariage. Elle épouse François Casimir Dudevant, avocat à la cour royale, à Paris, le 17 septembre 1822. Ce mariage la libère de la tutelle de sa mère, mais n’ouvre pas pour autant les portes de la liberté à la nouvelle baronne Dudevant. Très vite, les époux se déchirent. Le 16 février 1836, après une longue procédure menée par l’avocat Michel de Bourges pseudonyme de Louis Michel, leur séparation est prononcée en sa faveur par le tribunal de La Châtre. Pour ma part, j’aimerais mieux passer le reste de ma vie dans un cachot que de me remarier Enfants et petits-enfants. Aurore et Casimir auront deux enfants Maurice, né le 30 juin 1823 à Paris, mort le 4 septembre 1889 à Nohant-Vic, et Solange, née le 13 septembre 1828 à Nohant-Vic, morte le 17 mars 1899 à Paris. Le 17 mai 1862, à Nohant-Vic, Maurice épouse Marceline Claudine Augustine, dite Lina » 1842-1901. Le couple aura trois enfants Marc-Antoine 1863-1864, Aurore 1866-1961 et Gabrielle 1868-1909. Les deux sœurs n’ont pas d’enfants, mais Aurore adopte en 1958 son filleul, l’architecte Georges-André Smeets 1911-1970, marié à Christiane Étave dite Christiane Sand 1927-2018. Deux filles naîtront de l’union de Solange avec le sculpteur Auguste Clésinger 1814-1883, célébrée le 19 mai 1847 à Nohant-Vic. La première ne survit que quelques semaines?; la deuxième, surnommée Nini », née le 10 mai 1849, décède le 14 janvier 1855. D’Aurore à George Pseudonyme. En 1831, Aurore coécrit Rose et Blanche avec Jules Sandeau. Le roman est signé Jules Sand. L’année suivante, lorsqu’elle rédige, seule, Indiana, son éditeur l’incite à conserver le nom de Sand. Le nom est tout pour la vente », commente-t-elle. Il lui faut un autre prénom, rien qu’à elle Je pris vite et sans chercher celui de George qui me paraissait synonyme de Berrichon ». Un prénom qu’elle va adopter dans la vie courante. Appelez-moi George au masculin - c’est une maladie que j’ai de ne pouvoir entendre, ni lire, l’ancien nom. Costume d’homme. C’est à Paris qu’Aurore prend l’habitude de s’habiller en homme, par mesure d’économie, sur les conseils de sa mère. Ayant été habillée en garçon durant toute mon enfance, ayant ensuite chassé en blouse et en guêtres, je ne me retrouvai pas étonnée du tout de reprendre ce costume, écrit-elle dans Histoire de ma vie. […] Je me fis donc faire une redingote-guérite en gros drap gris, pantalon et gilet pareils. Avec un chapeau gris et une grosse cravate de laine, j’étais absolument un petit étudiant de première année. Je ne peux pas dire quel plaisir me firent mes bottes j’aurais volontiers dormi avec […] Je voltigeais d’un bout de Paris à l’autre […] mes vêtements ne craignaient rien. Je courais par tous les temps, je revenais à toutes les heures, j’allais au parterre de tous les théâtres. » L’œuvre littéraire. Au cours de sa vie, George Sand a écrit quatre-vingts romans et nouvelles, sans compter des pièces de théâtre, des contes, des articles de journaux… Sa correspondance, éditée en vingt-cinq volumes, est riche de vingt mille lettres, d’une vingtaine de pages chacune. Ses écrits autobiographiques ont été édités par la Pléiade en 1970-1971, mais il a fallu attendre 2019 pour que quinze de ses romans, parmi lesquels la Mare au diable, Indiana, La petite Fadette, François le Champi… entrent au catalogue. Martine Pesez
Réservé aux abonnés Publié le 29/01/2021 à 0600 Olivier Frébourg. Mercure de France EXCLUSIF - Chaque semaine, Le Figaro Magazine publie une nouvelle inédite d’un écrivain. C’est au tour d’Olivier Frébourg. Mon cher Maître, pourquoi ne commencerais-je pas l’année 2021 en vous la souhaitant à vous et aux vôtres bonne et heureuse, accompagnée de plusieurs autres? C’est rococo mais ça me ce mois de janvier 2021, il fait un froid de chien à Croisset. Il neige. Me voilà revenu auprès de mon feu, et bûche moi-même. Avec ce couvre-feu à 18 heures, j’ai l’impression de replonger au temps de l’occupation prussienne quand les garnisaires du prince de Mecklembourg salissaient la lire aussiGustave Flaubert, la fureur d’écrire un Noël avec George Sand à NohantLes exigences de notre gouvernement sont insensées. On dit les nouvelles de Paris déplorables. Cafés, restaurants, théâtres fermés, jeunesse en colère prête à faire la révolution. Il me semble que nous n’avons jamais été aussi bas. Moi qui ai été le premier confiné de France, reclus dans ma tanière à travailler violemment, loin des charogneries contemporaines, je ne supporte plus de voir tous ces Rouennais masqués. Le masque, triomphe de l’uniformisation, plaît au bourgeois. Ce règne de l’ordre sanitaire satisfait… Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 79% à sa liberté, c’est cultiver sa à lire votre article pour 0,99€ le premier mois Déjà abonné ? Connectez-vous
George Sand Biographie George Sand Romancière française, George Sand — pseudonyme d'Amandine Lucie Aurore Dupin, baronne Dudevant — est née à Paris le 1er juillet 1804. Fille d'un officier de l'armée impériale mort accidentellement en 1808, la petite Aurore, âgée de quatre ans, fut recueillie par sa grand-mère, Mme Dupin, fille naturelle du maréchal de Saxe et veuve d'un riche financier. La future romancière passa toute son enfance à la campagne, dans le domaine familial de Nohant Indre années riches de solitude et de rêverie, mais également de distractions passionnantes, au premier rang desquelles ces histoires racontées à la veillée dans les maisons paysannes, et dont l'écrivaine devait tirer plus tard la matière d'une grande partie de son œuvre. A treize ans cependant, Aurore fut mise en pension dans un couvent parisien ce furent d'abord plusieurs mois de désespoir et de révolte, suivis d'une crise juvénile de mysticisme et même de vagues aspirations à la vie religieuse cloîtrée. Revenue à Nohant en 1820, la jeune fille fut mariée deux ans plus tard à dix-huit ans à un baron Dudevant dont elle ne tarda pas à se séparer. En 1831, elle quitta Nohant, emmenant sa fille et son fils, et commença à mener à Paris une existence de bohème, scandalisant les bourgeois par la crânerie avec laquelle elle acceptait sa condition de déclassée», par ses accoutrements masculins, par ses façons de fumer la pipe ou le cigare, et surtout par ses aventures sentimentales avec Jules Sandeau d'abord qui lui donna son pseudonyme de George Sand et l'aida à écrire son premier roman, Rose et Blanche, puis avec Alfred de Musset, qu'elle entraîna en 1834 en Italie et dont elle se sépara à Venise à cause du médecin Pagello — célèbre amour romantique que George Sand raconta à sa manière dans Elle et Lui 1859, ce qui lui valut une réplique du frère du poète, Paul de Musset, lequel publia la même année Lui et Elle. Dès 1832, la baronne Dudevant, devenue George Sand, s'était fait connaître par son roman Indiana qu'allaient suivre Valentine 1832, Lélia 1833, Jacques 1834, et Mauprat 1837. Ces œuvres reflètent la vie passionnée qui était alors celle de l'auteur. Elles ressemblent à des confessions, tout en lyrisme, souvent proches du poème en prose, et elles célèbrent intarissablement la passion sensuelle et idéaliste à la fois, mais toujours éperdue et excessive, l'amour en lutte avec les préjugés et la société. Car l'amour, pour George Sand, est synonyme de la vie ce n'est pas seulement le bonheur, c'est un droit supérieur de la personne humaine, c'est une sorte de devoir et même un culte divin — si bien que tout devient permis, et légitime, et sacré à la passion pourvu qu'elle soit sincère. Doctrine romantique qu'illustre parfaitement l'histoire tumultueuse du grand cœur de George Sand, si rapide à aller de Sandeau à Musset, de Pagello à Michel de Bourges, de Pierre Leroux à Frédéric Chopin… C'est en compagnie du grand musicien polonais qu'elle partit en 1837 faire un séjour d'hiver aux îles Baléares. Mais à partir de cette époque, sa vie privée s'assagit. Son ménage avec Chopin durera presque dix ans. Et c'est à la politique que George commence à demander un renouveau d'émotions. Vers 1836, par l'intermédiaire de Michel de Bourges, elle s'était liée avec des démocrates et des utopistes sociaux tels que Armand Barbès et Emmanuel Arago, et elle s'était mise à considérer le prêtre défroqué Félicité Robert de Lamennais comme un prophète et le chef de la nouvelle religion de l'humanité dont elle allait se faire bientôt une des prêtresses. Fille spirituelle de Jean-Jacques Rousseau, influencée aussi bien par Le Contrat social que par La Nouvelle Héloïse, elle entreprit, dans des livres comme Le Compagnon du tour de France 1840, de dresser des actes d'accusation de la société, rendue responsable de tous les maux humains, et que l'amour seul, selon George Sand, est capable de transfigurer en nivelant les hiérarchies, en abattant les cloisons entre classes et en rétablissant la fraternité universelle. Exaltation de l'homme du peuple dans Horace 1841 et Le Meunier d'Angibault 1845, religiosité panthéiste et ésotérique dans Consuelo 1842, tels sont les deux traits complémentaires de son œuvre au cours de cette période. George Sand se trouvait donc parfaitement préparée en 1848 pour saluer avec enthousiasme sa» révolution. Dès la chute du roi Louis-Philippe elle entreprit des démarches pour lancer un journal, écrivit des Lettres au Peuple, et rédigea même les bulletins officiels d'Alexandre Ledru-Rollin, ministre de l'Intérieur. Mais, épouvantée par l'insurrection de juin, elle se hâta de donner sa démission politique» et se réfugia à Nohant. En 1849, dans la préface de La Petite Fadette, elle annonça qu'elle se désintéresserait désormais des événements et qu'elle voulait se distraire l'imagination en se reportant vers un idéal de calme, d'innocence et de rêverie». Mais cet idéal emplissait dès 1846 une œuvre comme La Mare au diable, tout autant que la fameuse série des romans champêtres François le Champi 1848, Les Maîtres sonneurs 1853, etc, dans lesquels les personnages paysans sont malheureusement idéalisés à l'extrême et, en somme, assez artificiels, mais qui renferment cependant de fort belles évocations du pays berrichon. Sous le second Empire, la scandaleuse romantique allait devenir la bonne dame de Nohant», châtelaine généreuse et amie hospitalière d'écrivains comme Charles-Augustin Sainte-Beuve, Jules Michelet, Théophile Gautier. Elle conseillait, dirigeait les meilleurs représentants de la nouvelle génération, Eugène Fromentin, Edmond About, Alexandre Dumas fils, Gustave Flaubert. Elle cultivait son jardin, amusait ses petits-enfants avec son théâtre de marionnettes, se mêlait à la vie de ses laboureurs, apprenait à lire à leurs enfants, présidait les fêtes villageoises, répandait les aumônes — toutefois sans cesser d'écrire! En 1854, elle fit paraître une fort longue et fort complaisante autobiographie intitulée Histoire de ma vie. De 1850 à sa mort, en 1876, c'est presque chaque année qu'elle livra à ses éditeurs ou à La Revue des Deux Mondes, dont elle était une des plus fidèles collaboratrices, quelque roman ou pièce de théâtre, œuvres moins connues que celles des premières périodes, mais où il reste à sauver de belles pages, particulièrement dans Les Beaux Messieurs de Bois-Doré 1858, dans Jean de la Roche 1860, dans Le Marquis de Villemer 1861, dans Mademoiselle de la Quintinie 1862 où, sous le mépris du catholicisme, transparaît une amère inquiétude religieuse. Puis vint la guerre de 1870 qui désespéra George Sand, la Commune qui la rangea définitivement dans le parti de l'ordre» et lui fit attacher plus de prix encore à son enracinement» paysan mais l'écrivain ne faisait plus que se survivre à lui-même. L'auteur de Lélia serait incompréhensible sans Jean-Jacques Rousseau, dont elle a dit qu'il s'était emparé de sa jeunesse par la beauté de sa langue et la puissance de sa logique». Le thème unique de George Sand, son idée-force l'amour sincère considéré comme principe unique et suffisant de la vie privée, de la morale, de la politique, n'est-ce pas en effet, mais dépouillé de toutes les nuances délicates que lui avait données la sensibilité raffinée de Rousseau, l'évangile de Saint-Preux et de Julie? Dans son œuvre et plus encore dans sa vie, George Sand a été la personnification extrême des débordements du cœur romantique elle n'a pas seulement évoqué, elle a été elle-même la passion souveraine, dressée contre toutes les institutions et toutes les disciplines intérieures. Elle n'avait rien pourtant d'une intellectuelle», ne construisit nulle philosophie originale et ne cessa de subir l'influence des nombreux et divers personnages que successivement elle aima et délaissa. La générosité de son tempérament faisait d'elle un écrivain solide et abondant. Sa facilité régulière, physique en quelque sorte, détermine son style dont le défaut principal est de manquer de mordant, de surprise. Mais George Sand savait charpenter un roman. Elle fut surtout la première femme à nourrir toute sa production littéraire de son expérience féminine, annonçant ainsi une George Eliot et une Colette, et la puissance de son imagination peut emporter encore aujourd'hui les lecteurs de Consuelo. Elle demeure par ailleurs une très vivante épistolière et mémorialiste voir Lettres d'un voyageur 1834 et Correspondance 6 vol., posthume 1882-1894. George Sand est morte à Nohant le 8 juin 1876, à l'âge de 71 ans. Michel Mourre, George Sand livres disponibles George Sand Les Maîtres Sonneurs George Sand La Petite Fadette George Sand Un hiver à Majorque
lettre de george sand à son fils